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Grippe aviaire Exercice de course contre la montre pour encercler le virus

Des vétérinaires aux gendarmes, les services de l'Etat ont simulé jeudi 3 novembre dans une exploitation avicole du Finistère la "course contre la montre" qui devrait être lancée si un cas de grippe aviaire était découvert en France.

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Jeudi 08H05: l'alerte est donnée par un vétérinaire. Averti par l'agriculteur, il a constaté une surmortalité - de l'ordre de 15 à 20% de l'élevage en moins de 48H00 - dans une exploitation de Kergloff, un village proche de Carhaix. La priorité est alors "d'encercler le plus rapidement possible un éventuel virus dans un élevage", explique François Lucas, le préfet délégué à la sécurité de la zone Ouest, initiateur de ce scénario fictif avec les services vétérinaires.

Deux heures plus tard, les premiers prélèvements sont réalisés sur les volailles en cause, puis adressés au laboratoire de l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) de Ploufragan (Côtes d'Armor), compétent au niveau national. Entre-temps, un arrêté préfectoral de mise sous surveillance de l'exploitation a été pris, dans l'attente des résultats des prélèvements qui ne seront connus que dans un délai de 48 à 72 heures. "Il faut bloquer le virus, éviter qu'il ne se propage par le biais notamment des remorques ou le transfert d'animaux", explique Gilles Salvat, directeur de l'Afssa de Ploufragan. Des rotoluves sont mis en place pour désinfecter les roues des véhicules près des bâtiments, dont l'accès est alors strictement réglementé par les gendarmes. "On va tirer des enseignements très utiles" de cet exercice, déclare M. Lucas, charlotte sur la tête et combinaison spéciale comme tous les intervenants du jour. "Entre la qualité des élevages et la capacité des administrations à se mobiliser, notamment les services vétérinaires, il y a tout lieu d'être rassuré", se félicite-t-il.

L'exercice, qui se termine vendredi, s'est déroulé jeudi sous l'oeil de plus d'une centaine de journalistes, dont un représentant d'une télévision japonaise, dans un contexte d'inquiétudes mondiales d'une propagation de la maladie. Les éleveurs craignent que la médiatisation de cet exercice ne vienne alimenter une psychose, qui a déjà conduit à une baisse des ventes de volailles évaluée entre 20 et 30%, selon les estimations des professionnels. "C'est injuste ce qui nous arrive. Il n'y a aucun problème en France, on a fait des efforts considérables - vous voyez bien, ici tout est nickel - et pourtant on est vu comme des empoisonneurs éventuels", regrette Jean-Noël Sidaner, président de l'interprofession volailles de Bretagne. "On va se donner tous les moyens pour retrouver la confiance des consommateurs, surtout dans la perspective des fêtes de fin d'année", a poursuivi l'aviculteur, ajoutant que la profession comptait "interpeller l'Etat". L'exercice a été suivi par trois parlementaires, Marc le Fur (UMP), Marie-Renée Oget (PS) et Denis Jacquat (UMP), membres de la mission de suivi de la crise aviaire.

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